Bracelets dits intelligents ou applis pseudo thérapeutiques, de nouveaux gadgets connectés dits
d’automesure envahissent notre quotidien afin de nous permettre de mieux maîtriser notre corps. C’est devenu une obsession pour Alice, 25 ans, créative dans une agence de pub. Chaque jour, elle se connecte à Walkmeter, une appli podomètre qui permet d’évaluer la distance parcourue et le nombre de foulées qu’elle a réalisées dans la journée. « C’est une drogue! Je vérifie mes stat’ quotidiennement. » Calories brûlées, cigarettes grillées, verres d’alcool consommés, temps de sommeil, de brossage des dents… les applications capables de quantifier et d’analyser nos données corporelles -et de les partager sur les réseaux sociaux- foisonnent sur l’Apple Store.

1 Français sur 4 possèderait un outil de self tracking

C’est le phénomène quantified self -ou « automesure », en français-, un terme, inventé en 2007 par deux journalistes du magazine américain Wired, qui désigne la pratique du datamining, soit la collecte de données. Très vite, des startup inventent de nouvelles applis et détournent des objets du quotidien; comme Hapi-Forket sa fourchette intelligente, qui décortique notre façon de manger -Olie Winfrey a déjà commandé la sienne-, ou le bracelet connecté Fitbit, qui consigne toutes les données générées par le corps. Près de 1 Français sur 4 posséderait un outil de self tracking, pour 1 personne sur 2 aux Etats-Unis.

Partager ses performances sur les réseaux

« Je ne peux pas m’empêcher de partager mes performances sur Facebook »
Avoue Laureen, 28 ans, attachée de presse, runneuse accro au FuelBand, le bracelet connecté de Nike. Une manie que Ronan Chastellier, auteur et sociologue, qualifie d’ »ego trippropre aux CSP +, dans la continuité du selfie, qui touche non pas seulement au physique, mais à l’essence même du corps », avant d’ajouter:
« A-t-on vraiment besoin d’un coach virtuel pour manger et dormir? » Si les objets de mesure existent depuis longtemps -les ancêtres étant le thermomètre et la balance-, ils se vantent désormais d’avoir une préventive, voire curative.