Faire la différence entre une balle de tennis et une orange… a priori, rien d’exceptionnel. Mais quand c’est Denis Aabo Sorensen, amputé  du bras gauche qui réalise cet exploit,  cela devient une première mondiale. Pendant neuf ans, ce danois de 36 ans n’a pas senti la texture, la dureté ou la rugosité d’un objet…

Mais en 2014, il est le premier à essayer la main bionique mise au point par l’école polytechnique de Lausanne et l’école supérieure Sainte Anne de Pise. La promesse ? Un retour sensoriel tactile… c’est-à-dire une prothèse dotée du sens du toucher. Certes, les prothèses permettant de saisir un objet existent déjà: des capteurs placés au niveau des moignons détectent les signaux électriques musculaires et les transmettent à des moteurs logés dans les articulations du poignet et des doigts de la main artificielle.

Des électrodes greffées aux bras

La personne appareillée peut alors ouvrir ou fermer la main, tourner la paume vers le haut ou vers le bas. Mais, la prothèse que Sorensen a enfilée en 2014 va encore plus loin. Les capteurs situés au niveau des doigts émettent des signaux électriques lorsqu’il manipule un objet. Ils sont traduits, grâce à une série d’algorithmes, en langue analogue aux impulsions nerveuses, que la prothèse  transmet à quatre électrodes greffées sur les nerfs périphériques du moignon de son bras. Lors des tests Sorensen à  réussi à saisir un verre en plastique, un morceau de bois et un paquet de coton et, surtout, à les différencier… les yeux bandés ! Aujourd’hui, les chercheurs tentent d’affiner et de miniaturiser ce dispositif pour que, d’ici quelques années, les personnes amputées puissent largement en bénéficier.